Fouad El-Etr

Le nuage d’infini
Frontispice de Gérard Barthélémy
1995. 48 pages. ISBN 2-85745-027-3
25 €

Le poète nous parle de l’essence périlleuse de la rencontre amoureuse et dit comment la mort est venue à lui « sous les traits d’une lune », à son insu. Rien de littéraire dans ces poèmes : cette Mort si vivante, « De sa beauté menant l’absence / La blanche absence dans la chambre », a réellement déplié son aile et bu le sang rouge de son amant. Plus que jamais, la vocation bouleversante et fatale de la femme est sentie jusqu’au vertige du nuage d’infini, lorsqu’elle s’échappe en se nommant : « Je suis la Mort dis-tu / Mais la mort elle-même / De moi n’a pas voulu », mais sans cesser de le tenir par ce rendez-vous manqué encore mieux à sa merci. De ce vertige amoureux ou mortel, l’art si juste de Fouad El-Etr nous révèle et nous cèle, de silence à silence, ce qui peut être dit ou devrait être tu.